Préambule
Depuis les premiers jours succédant à la catastrophe d'AZF du 21 septembre 2001, et, jusqu'à la fin du procès 2009, la thèse sur le "bang sismo-acoustique" a
été affirmée par les responsables de l'Observatoire Midi-Pyrénées (
OMP).
Elle a été l'unique argument pour associer le premier bruit d'une explosion perçu par de très nombreux témoins et mémorisé par des enregistreurs sonores, à une
origine purement sismique d'un effet sonore issu de l'explosion d'AZF. Ce bruit sismo-acoustique aurait donc emprunté le chemin du sol de Toulouse à la vitesse
des premières ondes sismiques proche de 3 km/sec, et aurait ainsi précédé l'effet sonore aérien de la même et unique explosion d'AZF à la vitesse du son à 0,340 km/sec.
Avant même le début de l'instruction engagée à partir du 28 septembre 2001 et avant même le 24 octobre 2001, date de la remise du rapport de l'Inspection Générale
de l'Environnement rédigé par M. François Barthélémy, les seules informations sismologiques ont été communiquées par Mme Annie Souriau, directrice de recherche au
CNRS et responsable sismologue de l'OMP. Elles ont fait l'objet du rapport intitulé "Rapport sur les données sismologiques relatives à l'explosion sur le site d'AZF"
. Ce rapport a été sollicité par la DRIRE Midi-Pyrénées comme Mme Souriau l'a confirmé au procès AZF-Toulouse le 9 Avril 2009
. Il a été repris intégralement par le Ministère de l'Environnement du 24 Octobre 2004
comme unique source d'information sismologique.
Les données sismiques publiques issues du Réseau National de Surveillance Sismologique (
RéNaSS), ont été sommairement intégrées dans ce rapport de l'OMP
et n'ont pas fait l'objet de la moindre étude approfondie en huit années d'existence.
En mars 2002, Mme Souriau a appuyé cette thèse du bang sismique par la publication à l'Académie des Sciences, d'un article intitulé " Enregistrements
sismologiques de l'explosion sur le site de l'usine AZF" . Cet article insiste sur le peu de cas technique qu'elle
pouvait faire des données sismiques du réseau national RéNaSS. Il privilégie, au contraire, l'importance du sismographe de l'OMP posé par terre et non enterré à 4,2
km du cratère d'AZF, sismographe au rebut, sans calage horaire, sans calibration certifiée, sans orientation certaine, avec une composante hors-service.
La notion de "bang sismique" a été, lors du procès, contrée par quelques intervenants experts et sachants notamment à cause de trois notions élémentaires qui ont trait
avec ses bruits provenant du sol.
- La fréquence de ce type de bruit sismo-acoustique est toujours inférieure à 40 Hz, fréquence extrêmement grave, à la limite des sons graves audibles par l'homme,
ne pouvant absolument pas être assimilés à un bang par les témoins et les enregistreurs. Le "la" du diapason est à 440 Hz, le "la" le plus grave du piano est à 55 Hz.
- L'intensité de ce type de bruit décroît très vite avec l'augmentation de la distance et est inaudible pour une telle activité sismique, même dans la plus calme des
ambiances, au delà de 3 ou 4 km. Ceci n'a pas été le cas pour de très nombreux témoins se situant de 4 à 35 km et ayant déposé auprès de la justice. L'enregistrement
dans les locaux d'Air-France au 5 étage d'un immeuble à Montaudran, est à plus de 4 km du cratère d'AZF et recèle un premier bruit extrêmement fort. Le bruit sismo-acoustique
évoqué ici n'est pas à confondre avec les grondements longs et sourds provoqués par les ondes de surface du sol, sons très fréquents dans les tremblements de terre naturels
de forte magnitude, ni avec ce que tout le bâti peut ressortir comme bruits aux passages des différentes phases d'ondes sismiques.
- Enfin, le phénomène sonore lui-même, si, selon Mme Souriau, est globalement intense comme un bang pour chaque lieu situé entre la source et l'auditeur, présente à lui
seul un paradoxe pour un auditeur placé par exemple à 3 km. En effet, comme en tout point entre la source et l'auditeur le son sismo-acoustique lui parviendrait avec la
vitesse du son après un cheminement sismique très rapide, il provoquerait pour l'auditeur à 3 km un son décroissant progressif sur plusieurs secondes, un peu comme le
passage d'un mirage surgissant de derrière un immeuble ou une montagne faisant mur anti-bruit. Or les témoignages et les enregistrements sonorent évoquent tous un "bang"
percutant très court et aucun n'a l'impression que ce "bang" vient de la zone à ses pieds.
Le simple fait que la DRIRE et les ministères sensibilés par l'affaire AZF, qui font référence à cette thèse du bang sismique, se soient basés uniquement sur
ce rapport OMP-DRIRE pour l'étude du problème sismique et pour l'explication et la recherche de l'origine du premier bruit, nous amène à porter à la connaissance des
autorités quatre informations nouvelles d'une extrême importance.
Certaines de ces informations sont issues de données communiquées dès 2004 et absolument pas prises en compte ni par la justice, ni par les pouvoirs publics.
- La thèse sismo-acoustique de l'OMP a été réfutée par M. Joets publié à l'Académie des Sciences
- Les tests sismiques de 2004 montrent des amplitudes contradictoires avec la magnitude 3.4 de 2001
- Les nouvelles amplitudes du sismographe de l'OMP posent de sérieux problèmes depuis fin 2004
- Le rapport OMP prouve que les sismogrammes publics du RéNaSS sont anormalement tronqués
Voici le développement de chacun de ces quatre faits.
1- La thèse sismo-acoustique de l'OMP a été réfutée par M. Joets, publié à l'Académie des Sciences
La thèse du "bang sismique" rapportée par le rapport OMP-DRIRE et confortée sans aucun réexamen par l'équipe de Mme Souriau de l'OMP dans son article publié par
l'Académie des Sciences en mars 2002 a été réfutée par le chercheur en physique non linéaire du CNRS, Alain Joets, en Mars 2009,
dans un très pertinent article publié lui aussi par l'Académie des Sciences et mettant en évidence l'extrême faiblesse des arguments de Mme Souriau pour justifier
la thèse du "bang sismo-acoustique" lié à l'explosion d'AZF.
Sa réfutation repose sur l'analyse précise et rigoureuse d'une douzaine de témoignages qui avaient le mérite d'être très détaillés, d'avoir des repères extrêmement
fiables (temps de déplacements d'une voiture, gestes contraints, distance parcourue pour se protéger, etc…) et d'avoir été également analysés sur le terrain par les
experts judiciaires qui ne semblent pas en avoir tenu compte pour leurs conclusions, et ce, sans aucun motif. La douzaine de témoignages pris en compte par M. Joets
avaient aussi l'intelligence de faire la balance équitable avec la douzaine de témoignages évoqués par Mme Souriau dans son rapport à la DRIRE pour argumenter sa
notion de "bang sismique", témoignages annoncés péremptoirement par Mme Souriau et jusqu'à aujourd'hui jamais connus, ni communiqués.
La réfutation de M. Joets a été suivie, le 30 Juin 2009, d'une double réaction, en toute urgence, de la part de Mme Souriau et de l'OMP mais aussi de la part de membres
du Bureau Central de Sismologie Française (
BCSF) dont M. Cara et M. Granet, responsable du RéNaSS. Ces deux commentaires parallèles
ont présenté des arguments extrêmement faibles basés sur des sondages très limitatifs auprès de témoins dans des cas de
bruits d'explosion issus de tremblement de terre d'origine tectonique. Les critiques techniques de Mme Souriau présentaient même des erreurs grossières mathématiques et
ont été brillamment démontés par Alain Joets dans deux nouvelles notes publiées par l'Académie des Sciences et
fin septembre 2009.
Lors du procès 2009, bien avant le passage du 9 Avril 2009 de Mme Souriau en tant que témoin, une partie civile a demandé au Tribunal
que soit cité, aussi en tant que témoin, le chercheur du CNRS Alain Joets pour évoquer ses travaux sur la réfutation de la thèse sismo-acoustique publiés par
l'Académie des Sciences. M. Joets a lui même effectué cette demande auprès du Tribunal pendant le procès .
Ces demandes ont été tout simplement rejetées par le Président du Tribunal Thomas Lemonyer sous le prétexte que les citations de témoins devaient toutes avoir été
réalisées une semaine avant le procès, ce qui, en terme de droit pénal, ne repose sur aucun fondement.
Les tests sismiques de l'été 2004 ont révélé, par ailleurs, que pour au moins de 2 enregistrements sonores remis à la justice, l'arrivée des ondes sismo-acoustiques
captées par de très sensibles géophones ne pouvaient en aucun cas correspondre en fréquence et en temps à l'apparition du premier bang sismo-acoustique sur ces
enregistrements. Les experts judiciaires ont fait fi de ce détail majeur révélé et démontré en 2005 par l'expert sismo-acousticien Yves Grenier
.
Les certitudes de la justice sur cette thèse du "bang sismique" ne sont donc plus du tout appuyées par l'Académie des Sciences. Ceci est un élément nouveau majeur
qui ne peut être ignoré par la justice car les affirmations de Mme Souriau et des membres de l'OMP ont grandement orienté la réflexion des pouvoirs publics dont la
DRIRE et les Ministères détachés à l'Environnement et à l'Industrie. Ces derniers, n'ayant sollicité aucun nouveau rapport, n'ont, jusqu'à aujourd'hui, jamais remis
en cause la seule explication officielle de l'origine du premier bruit.
2- Les tests sismiques de 2004 montrent des amplitudes contradictoires avec la magnitude 3.4 de 2001
Les tests sismiques effectués en Août et Septembre 2004, sur le terrain même d'AZF, ont fourni des courbes sismiques à la suite de tir de charges de 5 à 35 kg,
enterrées jusqu'à 20 m de profondeur et placées près du cratère.
Ils ont apporté une information nouvelle et précieuse sur le rendement sismique d'une explosion au sol dans le terrain sédimentaire du bassin de la Garonne à Toulouse.
Le rendement sismique constaté ne dépasse pas 0,35% de l'énergie initiale. Si l'on se base sur les courbes des rapports de l'OMP de 2001 et 2002, comparées avec celles de
2004, la charge TNT enterrée équivalente à l'explosion du 21 Septembre 2001 n'excède pas 150 kg ! Cette faible valeur, évaluée dans le rapport issu du dossier judiciaire
du géophysicien de Total, Didier Rappin n'est pas du tout surprenante même pour une explosion d'un tel stockage d'ammonitrate.
En effet, le rendement sismique trouvé est similaire à celui calculé lors d'autres expériences internationales d'explosion au sol ou à quelques centimètres au-dessus du
sol et . La loi de Chapot, liant une charge avec l'amplitude des signaux
sismiques et les coefficients propres du terrain, se voit être vérifiée dans des proportions similaires. L'énergie de la détonation est consommée surtout localement. D'abord
sur le plan aérien avec une onde de choc très dévastatrice, puis sur le travail du sol lui-même à proximité de la source explosive par la formation d'un cratère de grand
diamètre et par la formation d'ondes de surface importantes dans le terrain sédimentaire que beaucoup de témoins ont perçues et même vues.
Ces 150 kg de TNT sont en complète contradiction avec les mesures sismiques mettant en évidence des amplitudes très fortes même pour des stations sismiques placées à plus
de 500 km dans les Alpes et autorisant des datations d'arrivées d'onde sur des stations en Suisse, en Corse et en Allemagne, comme ce fut le cas pour le 21 septembre 2001.
L'exemple de la longue liste des stations répertoriées par le CEA Militaire peut montrer l'impact géographique sismique de cet événement du 21 Septembre 2001
.
Un tel équivalent de charge TNT enterrée ne peut pas procurer une magnitude supérieure à 1.5 au niveau des réseaux nationaux et ne peut donc rien provoquer à
700 km de distance quelque soit le réseau. Cet équivalent de charge est cependant mesurable par les stations du réseau du Laboratoire de Détection Géophysique
(LDG) du CEA Militaire proches de la source sismique (comme MTLF ou EPF) et par les systèmes anti-sismiques de la centrale nucléaire de Golfech situé à 75 km de
Toulouse.
Une telle contradiction, étonnamment ignorée par les organismes officiels (RéNaSS, CEA Militaire, OMP, Ministère de l'Environnement, DRIRE, Ministère de la Défense etc…)
pourtant concernés par la sécurité sismique du territoire français, présente un fait nouveau que nous nous devons de porter à la connaissance du public, des pouvoirs
publics et de la justice.
Bien entendu, le fait avéré que le réseau LDG du CEA Militaire n'a jamais eu l'intention de faire profiter à la justice de tout le potentiel de ses informations
sismologiques sur l'affaire AZF-Toulouse en ne communiquant aucune étude sérieuse sur ses très nombreux et très longs sismogrammes, peut conforter l'idée que les
autorités françaises ont été volontairement sous-informées.
Il est à noter aussi que l'absence totale de toutes données sismiques ultra-précises pour ce 21 septembre 2001, même en terme de datation d'arrivées d'ondes,
provenant de la centrale nucléaire de Golfech, situé à 77 km du cratère, conforte aussi l'impression de dissimulation volontaire de traces sismiques de tout
type malgré la présence de Jean-Michel Baylet, Président du Conseil Général du Tarn-et-Garonne et dirigeant de la Dépêche du Midi à la tête du Conseil de Surveillance
de la centrale de Golfech en 2001. Cette carence laisserait, de plus, sous-entendre, aux yeux des organes internationaux de contrôle nucléaire, que le parc
nucléaire français présente de graves lacunes en terme de moyens mis à disposition pour sa sécurité !
3- Les nouvelles amplitudes de l'OMP sur son sismographe posent de sérieux problèmes depuis fin 2004
Au cours de l'instruction de l'affaire AZF-Toulouse, Mme Souriau est intervenue à deux reprises pour modifier des valeurs importantes sur les conditions de fonctionnement
de son sismographe au rebut, posé par terre dans les locaux de l'OMP.
Une première fois, ce fut pour corriger l'orientation Est-Ouest de son sismographe dans les locaux de l'OMP de quelques degrés d'angle. Cette première correction
d'importance limitée fut heureusement transmise à l'Académie des Sciences et fut l'objet d'un courrier le 11 février 2003 de Mme Souriau auprès de la justice dans
la pièce D3110 .
La seconde fois, ce fut pour une modification extrêmement importante touchant l'amplitude des ondes sismiques mesurées par l'OMP. Elle fut l'objet d'une communication
à la justice le 12 octobre 2004 .
Mme Souriau a changé d'un facteur 5 l'amplitude maximale de la vitesse particulaire présentée verticalement sur ses courbes issues du sismographe de l'OMP. Les 0.5 mm/sec
d'amplitude maximale présentés dans son rapport de l'Académie des Sciences de 2002 sont passés tout à coup à 0.1 mm/sec pour les deux courbes de son sismogramme et ce sans
aucune raison précise et prouvée.
Cette nouvelle amplitude fut définitivement entérinée, sans aucun commentaire du Tribunal, du Parquet ou de la Défense, lors du procès. Fin Juin 2009, la Vice-Procureur
de Toulouse Claudie Viaud confirma clairement cette valeur lors du réquisitoire du parquet qui fut assorti d'une présentation avec diapositives.
Mais cette modification ne fut l'objet, étrangement, d'aucune information corrective de la part de Mme Souriau, auprès de l'Académie des Sciences, ni auprès du CNRS.
Aucun travail complémentaire, ni de l'OMP, ni des parties concernées par ces nouvelles corrections (collège des experts de M. Lacoume, géophysiciens de Total etc…)
ne fut déclenché par la suite.
Une telle diminution de l'amplitude de cette vitesse particulaire de 2001 portée à 0.100 mm/sec ne dépasse même pas le double de la plus haute valeur trouvée en 2004
avec des charges enterrées de 35 kg, soit 0.069 mm/sec. . Le rapport du géophysicien Didier Rappin (cote D7043) montre
qu'il est même très étonné de ce correctif de Mme Souriau qu'il n'a même pas osé prendre en compte dans son étude .
Pierre Vuillaume, expert en explosif dans la société Gigawatt, a également remis un rapport à la justice en 2003 dans la pièce judiciaire D4295
indiquant que la Loi de Chapot aurait dû fournir comme amplitude au niveau de l'OMP une valeur de l'ordre de 20 mm/sec,
soit près de 200 fois plus que ce Mme Souriau impose depuis fin 2004 !
Il va de soi que, sur la base de telles valeurs, non seulement les rapports sismologiques de Mme Souriau sont complètement aberrants par rapport à une activité
sismique perceptible par des sismographes situés à des centaines de km, mais également, que la Préfecture de Midi-Pyrénées n'aurait jamais dû, avec une telle
logique, autoriser le moindre essai sismique de charge enterrée en août et septembre 2004. Ces fameux tirs sismiques de 20 et 35 kg enterrés qui ont eu lieu
en 2004 auraient réveillé tous les sismographes des Pyrénées et des Alpes avec une magnitude supérieure à 3. Ce ne fut pas le cas, bien entendu !
Les conclusions apportées par l'OMP, par le collège d'experts judiciaire de M. Lacoume et par le CEA-DAM, et "avalées" telles que par les autorités judiciaires,
sont complètement à revoir et à retravailler dans leur ensemble.
Il est très étrange qu'au procès, le cabinet d'avocat Soulez-Larivière défenseur de la société Grande Paroisse propriétaire d'AZF, n'ait tenu aucun compte des remarques
de son propre expert Didier Rappin et de l'expert mandaté Pierre Vuillaume qui mettaient à mal le sérieux de Mme Souriau et de l'OMP, principaux artisans de la thèse du
bang sismique.
4- Le rapport OMP prouve que les sismogrammes publics du RéNaSS sont anormalement tronqués
Une découverte surprenante a été réalisée en 2008 par Pierre Grésillaud à la suite de la consultation très soignée, sur toute leur durée, des données sismiques
publiques du RéNaSS et de celles publiées par l'OMP.
Pour 9 des 18 sismographes dont les courbes ont été sollicitées dans les travaux sismologiques du RéNaSS et de l'OMP, les données sismiques sont anormalement
interrompues à partir de 10H19'00 soit moins de 65 secondes après l'apparition du séisme principal .
La page 4 du rapport OMP-DRIRE du 26 septembre 2001 de Mme Souriau a l'avantage de prouver, avec certitude, que les
sismogrammes en question présentaient bien des signaux sismiques au-delà de 10H19'00 pour tous les sismogrammes et notamment la coda sismique.
Or, il ressort des courriers du RéNaSS, échangés par M. Grésillaud , que le responsable du RéNaSS, Michel Granet, un des
intervenants dans les commentateurs de l'article de M. Joets, a volontairement tronqué les 9 sismogrammes du RéNaSS, ment sciemment par écrit
en affirmant que ces données ne sont pas tronquées et ne cherche nullement à vérifier la très grosse anomalie révélée
par M. Grésillaud.
Le dossier judiciaire procure également la preuve que, dès 2002, les informations du RéNaSS étaient déjà tronquées, et ceci grâce au rapport du CEA Militaire
(pièces D3101) de mars 2002 reprenant en annexe un résumé graphique de ces sismogrammes. Le mathématicien Jean-Marie
Arnaudiès a même trouvé mieux, puisqu'il a récupéré dans les premières semaines ce même fichier disponible sur internet présentant les sismogrammes du RéNaSS. Les
9 sismogrammes en question étaient carrément absents. Ce document se trouve dans la pièce D2039 du dossier à la page 179 .
Ces sismogrammes semblent donc avoir été totalement censurés dans les toutes premières semaines puis ils ont été intégrés avec une censure temporelle dès l'année 2002.
Le sismographe de Moulis, la station du RéNaSS la plus proche de Toulouse, à moins de 70 km, fait partie de ces sismogrammes "censurés" et pourtant d'une importance
évidente. Ce sismogramme a même été ignoré dans la seconde série de calculs effectués par le RéNaSS et annonçant les résultats
officiels de la localisation et de la datation de l'épicentre principal pour l'événement d'AZF-Toulouse. Il a été ignoré dans la collection de sismogrammes issus
de réseaux multiples dans les travaux publics très sommaires et anormalement imprécis du CEA Militaire .
M. Grésillaud a d'ailleurs prévenu par l'intermédiaire du Procureur de Strasbourg en octobre 2008, le Procureur de Toulouse,
Michel Valet avec une plainte contre M. Granet, responsable du RéNaSS. Le Procureur Michel Valet a tranquillement classé sans aucune suite cette alerte et ceci
sans aucun motif .
Pourquoi les données tronquées sont-elles importantes ?
Les "codas", derniers trains d'ondes sismiques, encore peu étudiées avant les années 1990 dans les milieux non militaires, sont un élément primordial dans l'interprétation
des ondes sismiques et dans le savoir complémentaire qu'elles fournissent. En effet, il ressort des dernières découvertes et des dernières expérimentations que ces codas
ont la singularité de présenter une évolution des variations d'amplitudes des signaux stable quelle que soit l'origine et le type de la source sismique.
Ce détail met en évidence, grâce à la diffusion multiple des ondes sismiques , une forme de "résonnance" intrinsèque au milieu
traversé, révélée par ces ondes lentes et terminant progressivement l'activité sismique. Ces ondes durent plusieurs minutes, même pour des séismes de faible intensité.
Même si elles sont de faible amplitude par rapport aux ondes volumiques de compression et de cisaillement, ces ondes, par leur grande durée, assument finalement une
part importante du rendement sismique.
La coupure volontaire de ce type d'information peut donc être très préjudiciable à la découverte de plusieurs sources sismiques d'intensité différentes et successives
venant d'une même région géographique.
Même dans le cas de la présence d'un séisme d'origine artificielle fort (comme celui provocant une magnitude de 3.4), la présence d'un second séisme postérieur beaucoup
plus faible n'est donc pas nécessairement "étouffée" avec ces ondes tardives comme elle peut l'être avec les premières ondes de volume et de surface. Un second séisme
de faible amplitude serait donc accessible pour des sismographes éloignés et pas aussi sensibles que ceux du CEA Militaire.
Cet élément nouveau est donc primordial pour un travail sismologique de qualité digne d'un pays moderne et très nucléarisé comme la France.
Conclusion
Voici donc les 4 points directement liés aux travaux de la responsable sismologue de l'OMP, Annie Souriau, et à la thèse sismique officielle qui a associé un peu trop
facilement et rapidement le séisme principal à l'explosion d'AZF et qui justifie sans aucun fondement l'existence du premier bang par une théorie du bang sismique
réfutée dans des articles de l'Académie des Sciences.
Il est nécessaire de rappeler que, jamais, depuis le 21 septembre 2001, il n'a été démontré que l'épicentre principal était nécessairement au niveau du cratère.
Cette hypothèse a été imposée autant par Mme Souriau de l'OMP , que par le directeur du CEA Militaire, Alain Delpuech dans tous
leurs rapports et ce sans aucune démonstration .
De tels doutes sur l'origine du premier bang et sur l'origine du premier séisme remettent aussi en cause la chronologie finale d'une grosse partie des événements
qui ont été repérés le 21 septembre 2001 et donc aussi les déductions issues des interactions entre ces événements.
L'absence surprenante dans le dossier de toute étude de vidéos existant pourtant sous scellés, comme la vidéo aérienne de la gendarmerie de 13H45, les vidéos du centre
des bus de la SEMVAT face à AZF de 10H17, l'absence anormale de vérification des datations absolues sur des communications téléphoniques de témoins en ligne au moment
de l'explosion, l'absence d'examen des incidents datés sur les réseaux GSM, sur les réseaux d'eau de Véolia, l'absence d'une très grosse partie des traçages électriques
du réseau 20kV d'EDF, le nombre extrêmement restreint d'autopsies pour des victimes présentant des traces de brûlures inattendues, ne font que s'ajouter aux carences
révélées sur les rapports officiels en sismologie.
La nécessité d'une réouverture d'enquête pour complément d'information dans ce domaine sismologique est donc scientifiquement primordiale !
LISTE DES DOCUMENTS ASSOCIES
Préambule
1- La thèse sismo-acoustique de l'OMP a été réfutée par M. Joets, publié à l'Académie des Sciences
2- Les tests sismiques de 2004 montrent des amplitudes contradictoires avec la magnitude 3.4 de 2001
3- Les nouvelles amplitudes de l'OMP sur son sismographe posent de sérieux problèmes depuis fin 2004
4- Le rapport OMP prouve que les sismogrammes publics du RéNaSS sont anormalement tronqués